Treize avril (2025)

Elle dit que c’est ma faille narcissique, qu’il ne faut pas s’énerver contre les voitures chères 

et nous arrivons dans cette maison-capital près de la mer. C’est beau avec des tomettes, du bois et des bancs cirés. C’est une maison avec des objets au mur, des chapeaux, des pagaies. Tout est écru, tout est exposé, tout le monde travaille tant et tout le monde se repose ici, tout le monde crée, des affiches, des dessins et des poèmes que l’on colle à l’intérieur des pierres ramassées au soleil couchant, sur la plage / sous la demeure. 

Tout est si riche pour mon âme si grosse. 

Douze avril (2015)

Comme on est petit dans la cabine d’un ferry la nuit. Il y a peut-être des milliers de tonnes de métal entre l’eau et les draps. L’écume est éclairée par les lampes du pont et après le noir. Une cabane dans les vagues. Le corps rapetisse vers l’intérieur, il est si léger. 

Il faut agir doucement, ne rien provoquer, faire le moins de bruit possible, s’endormir et se réveiller ailleurs, peut-être. 

Quatre avril (2025)

C’est très bizarre cette soirée.  

Il faudrait écrire comme le ciel. (Je veux dire) il faudrait écrire ce que l’on voit au-dessus de nous depuis le rebord au-dessus du vide. C’est cohérent depuis ce muret mais ça n’a aucun sens dans le ciel 

mais depuis là où je me trouve c’est magnifique car il y a un mini-nuage à côté de la lune. 

Et en même temps elle est si lourde et en même temps elle ne nous tombe pas dessus, 

elle a quatre étoiles près du visage, 

la lune.